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Ingeborg Kraus : est-ce que le vagin peut-être réduit à un outil de travail ?

#nabrogezpas

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Légaliser l'achat d'actes sexuels, c'est réduire le vagin à un instrument de travail.

Le vagin est chosifié, réduit à un instrument qui peut être pénétré par 20, 30 hommes par jour. Est-ce que c'est possible ? Est-ce qu'on peut réduire le vagin à un tuyau d'aspirateur ? Anatomiquement et psychologiquement ce n'est pas possible.

Les organes sexuels des femmes sont extrêmement sensibles, et sont connecté avec notre cerveau et tout notre corps. C'est la partie la plus intime qu'une femme possède.

Du point de vue de la psychotraumatologie, la prostitution ne peut pas être perçue comme un travail comme un autre. De multiples études démontrent une corrélation étroite entre le passage à la prostitution et la violence subie durant l’enfance. Ces femmes ont appris très tôt à se dissocier et à supprimer des phénomènes naturels comme la peur, la honte, le dégout, le mépris...

Le système prostitutionnel utilise ces traumatismes d’enfance dans son propre intérêt et pour son profit. Ces femmes ont été abandonnées une première fois dans leurs enfances, et sont abandonnées une deuxième fois par une politique étatique qui légitime leur exploitation sexuelle.

La prostitution ne peut pas non-plus être perçue comme un métier, car elle est traumatisante. De nombreuses études ont montré que le risque de développer un trouble de stress post-traumatique est beaucoup plus élevé en situation prostitutionnelle qu’en situation de guerre.

Et pourquoi tout cela ? Ces femmes sont sacrifiées, mais pour quelle raison ? Est-ce qu’elles sont sacrifiées pour défendre notre démocratie ? Pour protéger notre pays devant des agresseurs où contre le terrorisme ? Non, ces femmes sont sacrifiées pour que certains hommes puissent avoir du sexe quand ils veulent, de la façon dont ils le veulent et avec qui ils le veulent. Légaliser 'achat de sexe, c'est signaliser aux hommes qu´ils ne sont pas capables de contrôler leur pulsions sexuels et qu'ils ont un droit au sexe. Selon cette logique, les hommes seraient par nature des prédateurs sexuels, donc des psychopathes bien inférieur aux femmes, car étant handicapés dans leur capacité de réguler leurs émotions.

Un Etat a le devoir de protéger ses citoyens et citoyennes. Si la protection dans la famille d'origine échoue, il est important que l"Etat ne devienne pas complice de ces traumatismes d'enfance.

Un Etat qui légitime la réduction des femmes à des objets, un Etat qui accepte la soumission de la femme en la mettant en scène sous forme d'une érotisation, un tel Etat est profondément misogyne et contient des structures criminelles.

Dr Ingeborg Kraus, experte en psychotraumatologie - Initiatrice du manifeste des psychotraumatologues Allemands pour le modèle de l'égalité.

Photo ©MatejGrgic